
Épargne, crypto et paiements : cette appli made in France propose tout-en-un !
Mathilde Rochefort • Presse-citron • September 14, 2025
Avec Wigl, une jeune pousse basée dans les Alpes françaises, la finance personnelle veut entrer dans une nouvelle ère.
Née au beau milieu des Alpes, Wigl regroupe paiements du quotidien, épargne et investissement en crypto-monnaies dans une seule et même application. Avec son IBAN français, ses cartes Visa et un cashback pouvant grimper jusqu’à 7 %, la jeune pousse entend séduire un public jeune et curieux, mais souvent rebuté par la complexité du Web3. Simplifier la crypto et les finances du quotidien Avant de lancer Wigl, Nicolas Marchesse et Chloé Desenfans n’en étaient pas à leur coup d’essai. Dès 2018, ils ont fondé une société dont la mission est de démocratiser l’investissement dans les actifs numériques. À l’époque, leur activité est assez « industrielle », explique le cofondateur dans un entretien accordé à Presse-citron, avec une spécialisation initiale dans le minage, qui consiste à utiliser de puissants ordinateurs pour valider les transactions sur la blockchain et sécuriser le réseau. Au fil des ans, l’entreprise élargit ses services, notamment avec le staking, une autre méthode technique qui consiste à immobiliser ses cryptos pour participer à la sécurité du réseau, en échange de récompenses. Ces services étaient proposés via Feel Mining, une plateforme en ligne encore active aujourd’hui. Mais dans ce milieu en constante évolution, l’équipe a aussi observé ses limites. « On a connu les faillites, les arnaques, les crises de confiance. Et surtout, on a vu que beaucoup de curieux s’arrêtaient en chemin, faute de compréhension des outils disponibles », poursuit Nicolas Marchesse. C’est ce constat qui pousse les deux cofondateurs, en 2022, à repartir de zéro. Ils veulent concevoir une application simple, claire et grand public, tout en capitalisant sur leur expertise acquise depuis sept ans dans la crypto-monnaie. Deux ans plus tard, Wigl voit le jour avec une promesse : rendre la gestion de ses finances accessible depuis une seule et même app. © Wigl Un compte complet qui récompense ses utilisateurs Sur Wigl, l’utilisateur peut ouvrir un compte doté d’un IBAN français, hébergé par le groupe bancaire BPCE (Banque Populaire Caisse d’Épargne), via sa plateforme Xpollens. Concrètement, l’argent n’est pas stocké directement chez la startup, mais au sein d’une grande banque française, avec la garantie habituelle des dépôts jusqu’à 100 000 euros. L’application joue le rôle d’interface, en permettant de gérer ses paiements et ses opérations au quotidien, tout en ajoutant les briques d’épargne et d’investissement. Trois types de cartes Visa sont proposés : une carte virtuelle pour les paiements en ligne, une carte plastique pour les dépenses quotidiennes et une version métal pour une expérience plus premium. Chaque carte donne accès à différents niveaux de récompenses et d’avantages, tandis que les paiements et les transferts d’argent entre utilisateurs sont gratuits et instantanés, à la manière d’un Lydia ou d’un PayPal. Pour se différencier, Wigl mise sur son système de cashback, une remise automatique sur chaque dépense effectuée avec la carte. Celui-ci peut atteindre jusqu’à 7 %, un des taux les plus généreux du marché, grâce à un système basé sur le jeton Wigl. « C’est le cœur de l’expérience. Plus on en détient, plus on accède à des avantages exclusifs », résume Chloé Desenfans. Concrètement, ces jetons permettent de débloquer des paliers de récompenses, de booster les rendements ou encore de réduire certains frais. Côté investissement, l’application mise sur la simplicité. Wigl propose volontairement une quinzaine de crypto-monnaies seulement, dont les plus connues comme Bitcoin, Ethereum ou Solana, ainsi que des stablecoins, des cryptos stables indexées sur l’euro ou le dollar. L’idée est d’éviter de noyer l’utilisateur sous des centaines de projets parfois obscurs. Pour ceux qui souhaitent se lancer, la stratégie DCA (Dollar Cost Averaging) est intégrée : investir une petite somme à intervalles réguliers, afin de lisser les risques liés à la volatilité. « Contrairement à d’autres fintechs, notre force est de transformer l’achat de crypto en un placement qui génère des rendements réels », assure Nicolas Marchesse. Une app régulée et made in France Dans un univers où la confiance reste fragile, Wigl mise sur la transparence et l’ancrage français. L’entreprise est enregistrée comme PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) depuis 2021, et déclarée auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), ce qui signifie qu’elle figure sur la « liste blanche » des acteurs autorisés. Elle est également en cours d’agrément MiCA, le cadre européen de régulation des cryptos. « C’est un gage de sérieux pour nos utilisateurs. Ils savent qu’on respecte les règles et qu’on est contrôlés », souligne Chloé Desenfans. Mais les fondateurs insistent aussi sur leur identité locale. L’équipe est installée dans l’Isère, et le support client est assuré par des conseillers basés en France. « Dans la crypto, beaucoup de services s’appuient sur des bots. Chez Wigl, nous avons choisi l’inverse : un support humain, en français, et ultra-réactif. C’est un vrai facteur de confiance », insiste Chloé Desenfans. Un choix qui reflète la philosophie plus globale des dirigeants : ne rien déléguer à des plateformes extérieures, même si cela demande plus d’efforts en interne. « Nous avons toujours refusé de confier la gestion des fonds à des acteurs tiers. C’est un choix stratégique, et ça nous a permis d’éviter les scandales qu’on a pu voir dans le secteur », précise Nicolas Marchesse. © Wigl Déjà l’Europe en ligne de mire Le modèle économique de Wigl repose sur plusieurs leviers : des abonnements, des commissions de change lors des opérations en devises ou en crypto, et enfin des frais de gestion, entre 2 et 2,5 % par an, sur les montants placés dans les coffres crypto. Et ses débuts ont été remarqués. Trois mois après son lancement en décembre 2024, Wigl revendiquait déjà 70 000 inscrits, un chiffre boosté par une campagne de parrainage très agressive. Depuis, la base s’est stabilisée avec environ 22 à 23 000 utilisateurs actifs, un volume plus en phase avec la cible visée. La suite se joue désormais sur deux axes. D’un côté, l’amélioration de l’expérience utilisateur, avec une refonte du design de l’application, et de l’autre, le déploiement à l’international. L’Europe est dans le viseur, avec l’Allemagne comme premier marché cible. « Nous avançons pas à pas. Plutôt que de nous disperser, nous voulons maîtriser chaque étape », explique Chloé Desenfans. Pour Nicolas Marchesse, la feuille de route reste claire : « Wigl, c’est l’idée de démocratiser une nouvelle manière d’épargner et d’investir, en gardant toujours la simplicité comme fil conducteur ». 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.